JUSTE avant la libération de quatre otages israéliens, le 8 juin, obtenue en bombardant un bâtiment dans une zone densément peuplée de Gaza —au prix, une fois encore, d’insupportables pertes civiles (210 morts, selon le Hamas)—, des ONG :israéliennes ont exigé la fermeture de la sinistre base militaire de Sde Teiman. Située dans le désert du Néguev, dans le sud du pays, elle sert de lieu de torture pour les prisonniers capturés à Gaza, façon Guantänamo. « Nous étions parqués dans des cages (..). Nous n’avions pas de noms, seulement des numéros, que les soldats prononçaient en hébreu (...). On nous battait régulièrement, sans raison », témoigne un détenu libéré (« La Croix», 4/6). Les alertes des anciens prisonniers ont mobilisé l'ONG Physicians For Human Rights Israël, qui collecte les preuves de potentiels crimes de guerre commis par le pouvoir de Netanyahou. Preuve amère que le pays est encore une démocratie. Et, selon le Comité public contre la torture en Israël, deux autres bases militaires, en Cisjordanie occupée, sont réservées aux personnes incarcérées sous le statut de « combattant illégal » et pas de prisonnier de guerre. Ils sont 2000 à y croupir. «La Croix» a recueilli la confession d’une source médicale israélienne, qui raconte des amputations sans anesthésie : « Ce n’est pas en Afghanistan mais dans notre propre pays. » Tsahal, interrogé par le journal, dit agir « conformément à la loi ». Celle du talion ?
J.-L. LT
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