Nous sommes nombreux dans le monde entier à être choqués par la politique de meurtres systématiques pratiqués par Israël à Gaza mais aussi en Cisjordanie et dans les pays voisins. Et nous savons que le droit international reconnaît le droit des peuples à lutter – par tous les moyens, y compris la force - contre la violence de la colonisation. Or, depuis 1948, Israël ne cesse de voler toujours plus de territoires. Il suffit de regarder les cartes pour le constater.
Mais avec vous, c’est le monde à l’envers : après avoir tenté de bannir les manifestations, vous accusez plus de 650 personnes « d’apologie du terrorisme » parce qu’elles soutiennent le droit des Palestiniens à la résistance. Une vague d’interdictions déferle sur la France.
Je ne suis pas d’accord. C’est vous, en armant l’armée israélienne, qui pratiquez l’apologie du terrorisme. Et même du génocide puisque la Cour Internationale de Justice a enjoint au monde entier de l’empêcher. Vous violez ce prescrit et exposez la France à des poursuites internationales. Car de nombreux témoins, enquêteurs et juristes le confirment : tuer délibérément des dizaines de milliers de femmes et d’enfants, détruire systématiquement logements, écoles, hôpitaux, églises, mosquées et infrastructures, c’est bien une opération de nettoyage ethnique pour éliminer le peuple palestinien.
Vous violez la recommandation de l’Assemblée générale de l’ONU qui a proclamé en 1960 « la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes ». Vous violez l’article 4 de la Constitution française qui « garantit les expressions pluralistes des opinions ». Vous violez l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 : « Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement ».
Cette accusation de « terrorisme », elle fut déjà lancée à l’époque par les occupants contre Nelson Mandela. Contre le Front de Libération Nationale algérien (FLN). Contre les résistants de la Seconde Guerre mondiale. Vous voilà en très mauvaise compagnie.
Puisque vous et vos ministres prétendez criminaliser ceux qui vous rappellent les droits de l’homme fondamentaux, je vous le dis clairement : Arrêtez-moi car moi aussi je suis solidaire des peuples opprimés et je persisterai. Ou alors acceptez, enfin, le débat contradictoire. N’est-ce pas aux citoyens de se faire librement une opinion sur les responsabilités du drame humain qui se joue aujourd’hui au Moyen-Orient ? L’article 25 de la Constitution ne proclame-t-il pas que « la souveraineté réside dans le peuple » ?
Alors, arrêtez-moi ou débattez ! À vous de choisir, Monsieur le Président !