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Rassemblement du 9 novembre 2024 :

L' injustice et les crimes génocidaires se poursuivent et se propagent au Moyen-Orient. La plupart des gouvernements et médias occidentaux continuent à se rendre complice. Aucune sanction à l'égard d'Israël pour freiner les massacres des civils n'est appliquée, plus grave encore la livraison d'armes au pays génocidaire ne s'arrête pas .

Voir la vidéo du rassemblement, pour avoir des informations non filtrées par les médias français (assassinat délibérés des journalistes pour empêcher les témoignages, tortures perpétrées par les israéliens, harcèlement sexuel des femmes journalistes en prison, amputations,...)

Mieux que des texte, visualiser la Palestine avec des cartes, des graphiques :

Visualizing Palestine

Printemps des poètes

Le 21 mars dernier avait lieu une soirée poésie et musique, organisée par l'AFPS (Association France Palestine Solidarité) dans le cadre du Printemps des poètes, au RIZE, à Villeurbanne. 

Délicatesse, tristesse, émotion, peur, angoisse, autant de sensations que nous avons éprouvées en écoutant lire ces textes forts. 

 

Le temps d’une soirée, nous avons pu découvrir le langage poétique de quelques femmes palestiniennes : Fatena Al Ghorra est journaliste et poétesse, conférencière et interprète, Nathalie Handal est une poétesse franco-américaine originaire de Bethléem, Maya Abu Alhayyat est romancière, traductrice, poétesse et conteuse, elle est née à Beyrouth et vit à Jérusalem. Et d’autres encore… Leurs mots étaient mis en voix par Leyla Louet et ses lectrices, portés par la musique chaleureuse du oud. Afin que nul n’oublie que la poésie sera toujours le chant de la vie et de l’espoir, un chant de grâce !

 

Lors de cette soirée, le journal d'une jeune palestinienne nous a été lu, en alternance avec des poèmes. L'émotion était forte, les larmes jamais loin.

Les pages du journal racontent l'horreur de la guerre qui ne s'arrête jamais. Et pourtant, ces lignes n'ont pas été écrites en 2024 mais en 2000...

 

Extraits :

Mardi 17 octobre 2000

Cher Journal, 

 

Voici quatre jours que je n’ai rien pu écrire. Maux de tête, nausées, ophtalmies ont finalement pris le dessus, et je me sentais terriblement déprimée chaque fois que je m’installais devant l’ordinateur. Impossible d’écrire, impossible d’avaler la moindre nourriture, ni d’échapper à des cauchemars continuels chaque fois que j’essayais de dormir. Je rêve d’amis blessés, de sang, et de gens cherchant à s’abriter des bombes. 

Même dans le sommeil, pas d’échappatoire. 

Réveille-toi, monde ! Réveille-toi, Israël ! 

Un autre jour est passé, et personne ne croit, ni ne veut, que l’intifada prenne fin. La lutte pour la libération dure depuis de trop nombreuses années. Et durant tout ce temps, les filles sont devenues mères, et les mères sont devenues grand-mères. Elles ont enterré trop de maris, de pères et de fils. 

Combien de générations de mères en deuil seront encore perdues avant que le monde réalise qu’une occupation ne peut pas durer indéfiniment ? 

Cette fois-ci, les palestiniens en ont assez de l’agression israélienne, de la complicité américaine, des préjugés des médias occidentaux qui n’osent pas utiliser le terme de massacre dans leurs titres, ou de gouvernements arabes ineptes, qui se moquent bien de nous voir verser jusqu’à notre dernière goutte de sang. 

Bienvenue à une nouvelle journée en Palestine ! 

 

Levez-vous, souriez à une nouvelle journée d’occupation, et essayez de vous trouver une place au soleil. Si vous cherchez bien, vous la trouverez. Tout comme les verts pâturages, et la mer bleue, et l’arc-en-ciel à l’horizon. Un petit effort, et vous les trouverez. 

 

Jeudi 19 octobre 2000

Cher Journal, 

 

C’est bizarre ce qu’il vous arrive quand vous vivez ce genre de situation… quand vous ne savez pas à quel moment l’enfer va se déclencher et si vous vivez votre dernier jour ou non, prenez votre dernier repas, écrivez vos derniers mots… riez pour la dernière fois. C’est bizarre comme le temps devient alors précieux, comme il devient urgent de faire les choses au moment où vous voulez les faire. 

Pendant que j’écris, le bruit d’une violente fusillade me parvient tout proche. Je ne quitte même pas ma chaise.

Oh, comme ce bruit m’est devenu familier en trois semaines ! Trrr… tak tak tak … Trrr… tak tak tak. 

Si j’étais une fidèle de l’Islam, je prierais cinq fois par jour et je lirais le Coran. Si j’étais chrétienne, j’irais m’agenouiller à l’église, je dirais quelques prières et je lirais la Bible. Mais non croyante, je continue à mettre ma foi dans l’humanité et en sa capacité à lutter pour rendre ce monde meilleur, sans armes nucléaires, sans fusils, sans canons, sans violence, et par-dessus tout, sans oppression ni occupation d’un pays par un autre. 

 

Saigne jusqu’à la dernière goutte, Palestine, et que le monde te regarde. Saigne en rivières, fleuves et océans, Palestine. Voilà cinquante-deux ans que tu saignes, et personne ne voit ton sang couler. 

 

LES SOURIRES

 

Les sourires ont de multiples usages : 

il y a ceux qu’on distribue aux pauvres et au démunis pour cacher l’impuissance 

Tu les envoies, tête baissée, 

et tu entres, pas pressés, au café

traqué par le froid

 

Il y a ceux qui réduisent la distance

entre toi et les enfants étrangers qui ne cessent de râler

qui s’amusent des histoires, trop nombreuses, de leurs mères 

Tu leur retournes un sourire complice 

puis tu arrêtes de les écouter pour fixer les insectes volants

 

Il y en a qui se décuplent dans les épreuves , 

pudiques et inquiets, 

Ils pleuvent dans les toilettes des maisons en deuil

dans les tasses de café et l’échange des médisances 

sourires qui tâchent d’expliquer la mort.

sourires philosophiques 

qui protègent de la chute 

 

Il y a ceux qui se multiplient en amour 

sourires très flagrants

que tout le monde aperçoit, prétendant le contraire 

sourires doux aux lèvres et muscles et yeux crispés

et qui appellent à sourire

 

Il y a aussi 

ces sourires mélancoliques

que tu enveloppes dans un mouchoir 

et que tu jettes dans la poubelle la plus proche 

puis tu restes triste 

très triste 

n’osant aucun sourire. 

 

 

 

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