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Rassemblement du 9 novembre 2024 :

L' injustice et les crimes génocidaires se poursuivent et se propagent au Moyen-Orient. La plupart des gouvernements et médias occidentaux continuent à se rendre complice. Aucune sanction à l'égard d'Israël pour freiner les massacres des civils n'est appliquée, plus grave encore la livraison d'armes au pays génocidaire ne s'arrête pas .

Voir la vidéo du rassemblement, pour avoir des informations non filtrées par les médias français (assassinat délibérés des journalistes pour empêcher les témoignages, tortures perpétrées par les israéliens, harcèlement sexuel des femmes journalistes en prison, amputations,...)

Mieux que des texte, visualiser la Palestine avec des cartes, des graphiques :

Visualizing Palestine

Lettre de GAZA à WILLIAM Shakespeare

Lettre de GAZA N° 15

De ALI ABU YASSINE, à Gaza 

 

Lettre de GAZA à WILLIAM Shakespeare. 

 

Aide-moi, mon ami

Comment peux-tu être présent après plus de 500 ans ? Tu sautes devant mes yeux à chaque image, à chaque cri. Je t'entends crier avec les enfants et partager leurs pleurs avec les mères. Tu portes du noir comme un père. Hamlet surgit de dessous les décombres portant un jouet d'enfant. 

Tu apparais d'en haut. Les cloches de l'église sonnent, avertissant de leur destruction. Debout au-dessus d'un minaret dont il ne reste plus rien de la mosquée, essayant d'aider ceux qui sont tombés dans la cour d'un hôpital. 

SHAKESPEARE, vous êtes présent partout comme si un groupe de fantômes s’était divisé pour forcer le monde à mettre fin aux massacres et au nettoyage ethnique qui ont lieu à Gaza.

Il ne s'agit pas d'une guerre, mais d'autre chose, lorsque les sorcières ont prédit que la forêt marcherait sur le palais du roi Macbeth. 

C’est comme si vous prédisiez que la ville de Gaza se déplacerait vers la mer après toutes ces destructions et ces morts. 

Pas une maison ou un bâtiment n'a été laissé sans que ses habitants ne soient détruits, comme si l'on avait prédit que Gaza se déplacerait vers la mer. Mais lorsque la forêt a bougé, la victoire était du côté des soldats. Sera-ce les bâtiments détruits chargés de ciment et de fer et les milliers de corps qui sont encore sous les décombres, y compris les enfants, les femmes, les personnes âgées et les parents ? Toutes ces âmes pures qui seront inévitablement emportées dans la mer après la fin de la guerre, comme c'est la coutume pour tous les bâtiments après chaque guerre. Mais la différence cette fois-ci est que les bâtiments sont mêlés de chair et de sang et seront baptisés dans la mer, comme si le prix de notre liberté, pour laquelle nous nous sommes battus pendant plus de soixante-quinze ans, était ce baptême vers la liberté. 

Je ne sais pas pourquoi les paroles du Premier ministre d'occupation Rabin me reviennent à l'esprit et combien j'aimerais me réveiller pour trouver Gaza engloutie par la mer. Tout ce qui s’est passé était-il planifié ? 

Saviez-vous, Shakespeare, que le prix de la liberté est le mouvement des villes et des forêts ? L’eau stagnante est de l’eau stagnante. Oui, si c'est le prix de notre liberté et de notre dignité, nous le paierons avec toute l'appréciation, le respect et le désir d'aller vers le soleil. 

Y avait-il aussi de la fuite dans le mouvement ? Le corps de mon ami Majed a volé à 100 mètres dans les airs, et son corps s'est retrouvé sur le balcon d'un appartement, déchiré par un missile qui l'a tué ainsi que 120 personnes de sa famille.

La guerre n'était pas « le songe d'une nuit d'été », mais plutôt un cauchemar terrifiant et pleurant. Les principaux acteurs du spectacle étaient des clowns, dont des avions, des chars et des cuirassés, crachant de la lave sur les enfants.

Comment as-tu, William Shakespeare, pu nous écrire à travers « Roméo et Juliette » et nous avertir de la laideur des conflits et de la guerre entre cousins et que chacun en paiera le prix ? 

La vision a changé, mon ami, elle est devenue beaucoup plus difficile; le bruit des missiles fait bondir le cœur de peur. L'odeur de la poudre à canon et la fumée cancérigène, tout cela pénètre de force dans vos poumons. 

Les bombes au phosphore, interdites au niveau international, brûlent les terres vertes et arides. Voir vos proches en morceaux. Votre cœur déchiré mille fois chaque jour est comme un morceau de caoutchouc.

 

Lève-toi, Shakespeare. 

Aide-moi, mon ami. 

Je suis vraiment fatigué. 

Résiste avec ta sage plume, pleine d'amour, de joie, de révolution, d'humanité, d'espoir et de liberté. Ouvertement, nous deviendrons tous frères sous ce ciel bleu.

 

05/11/2023, GAZA sous les bombes…

Ali Abou Yassine

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